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Александр Пушкин К*** (Я помню чудное мгновенье…) на французском языке

Профиль Анны Керн

К***

Я помню чудное мгновенье:
Передо мной явилась ты,
Как мимолетное виденье,
Как гений чистой красоты.

В томленьях грусти безнадежной,
В тревогах шумной суеты,
Звучал мне долго голос нежный
И снились милые черты.

Шли годы. Бурь порыв мятежный
Рассеял прежние мечты,
И я забыл твой голос нежный,
Твои небесные черты.

В глуши, во мраке заточенья
Тянулись тихо дни мои
Без божества, без вдохновенья,
Без слез, без жизни, без любви.

Душе настало пробужденье:
И вот опять явилась ты,
Как мимолетное виденье,
Как гений чистой красоты.

И сердце бьется в упоенье,
И для него воскресли вновь
И божество, и вдохновенье,
И жизнь, и слезы, и любовь.

1825
Александр Пушкин (1799-1837)

A ***

Je revois l’instant merveilleux
où devant moi tu apparus,
vision à peine ébauchée,
claire image de la beauté.

Accablé jusqu’au désespoir,
assourdi par le bruit du monde,
J’entendis longtemps ta voix tendre
Et rêvai de tes traits aimés.

Les ans passèrent. Les tempêtes
au vent jetèrent tous mes rêves
et j’en oubliai ta voix tendre
et les traits purs de ton visage.

Mes jours se traînaient silencieux
dans une sombre réclusion,
sans génie, sans inspiration,
sans vie, sans amour et sans larmes.

Quand sonna l’heure du réveil,
devant moi tu réapparus,
vision à peine ébauchée,
claire image de la beauté ,

et mon cœur s’est remis à battre,
ivre de voir ressusciter
le génie et l’inspiration,
la vie et l’amour et les larmes.

Alexandre Pouchkine
Traduction de Louis Martinez

A ***

Je me rappelle — instant de grâce :
Quand tu parus à mes côtés,
Je fus saisis, — vision fugace
Du pur génie de la beauté.

Dans la langueur désespérante,
Dans le fracas des vanités,
Longtemps vibra ta voix pressante,
Longtemps, tes traits m’ont habité.

Les ans passèrent. Dans l’orage
Mes rêves furent emportés,
Et j’ai perdu ta douce image,
Ta voix pressante m’a quitté.

Claustrés au fond d’un lourd silence,
Paisiblement passaient mes jours,
Sans poésie, sans transcendance,
Sans vie, sans larmes, sans amour.

Mais l’âme a retrouvé la grâce,
Tu reparais à mes côtés,
Divinité, vision fugace
Du pur génie de la beauté.

Et, de nouveau, la renaissance,
Et la lumière est de retour —
La poésie, la transcendance,
La vie, les larmes et l’amour.

Alexandre Pouchkine
Traduction de André Markowicz

* * *

Je me souviens d’un instant merveilleux :
Tu es apparue à mes yeux
Comme une vision fugitive,
Comme un génie de beauté pure.

Au milieu d’une tristesse sans espoir,
Au milieu des angoisses de l’agitation bruyante,
Longtemps j’entendais résonner ta tendre voix,
Et je rêvais de tes traits chéris.

Les années passaient. Les rafales de l’ouragan
Avaient dispersé les rêveries d’autrefois,
Et j’oubliai ta voix tendre,
Tes traits célestes.

Dans un coin perdu dans les ténèbres de l’exil,
Mes journées se traînaient en silence,
Sans divinité, sans inspiration,
Sans larmes, sans vie, sans amour.

Le réveil est venu pour l’âme :
Et voilà que, de nouveau, tu es apparue,
Comme une vision fugitive,
Comme un génie de beauté pure.

Et mon coeur enivré bat
Et pour lui, de nouveau, ont ressuscité
Et la divinité et l’inspiration,
Et la vie et les larmes et l’amour.

Alexandre Pouchkine
Traduction de ?

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