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Сергей Есенин «Не жалею, не зову, не плачу…» на французском языке

Перо и свиток

* * *

Не жалею, не зову, не плачу,
Все пройдет, как с белых яблонь дым.
Увяданья золотом охваченный,
Я не буду больше молодым.

Ты теперь не так уж будешь биться,
Сердце, тронутое холодком,
И страна березового ситца
Не заманит шляться босиком.

Дух бродяжий! ты все реже, реже
Расшевеливаешь пламень уст
О моя утраченная свежесть,
Буйство глаз и половодье чувств.

Я теперь скупее стал в желаньях,
Жизнь моя? иль ты приснилась мне?
Словно я весенней гулкой ранью
Проскакал на розовом коне.

Все мы, все мы в этом мире тленны,
Тихо льется с кленов листьев медь…
Будь же ты вовек благословенно,
Что пришло процвесть и умереть.

1921
Сергей Есенин (1895-1925)

* * *

Je ne regrette rien, ni appels, ni larmes,
Tout passera comme la blancheur des pommiers.
Saisi par l’automne d’or déclinant,
Ma jeunesse, comme tu es à jamais loin.

Tu ne battras plus comme autrefois,
Mon cœur pris, frissonnant aux premiers froids,
Et au pays des cierges des blancs bouleaux
Je n’irai plus me promener pieds nus.

Âme errante ! Toujours plus rarement
Tu attises la flamme de mes lèvres.
Ô ma fraîcheur perdue
Ô mes regards, mes élans, mes fièvres.

Chaque jour, plus sobre, moins désirant.
Ô ma vie, ne fut-elle qu’un rêve ?
Comme si, au printemps, à l’aube sonore,
Je galopais sur un coursier rose.

Nous sommes en ce monde tous mortels,
Vois couler le cuivre des érables…
Ah ! Que soit à jamais béni
Ce qui est venu fleurir et mourir.

(La Confession d’un Voyou, 1921)
Sergueï Essenine
Traduction de Serge Venturini

* * *

Je n’appelle, ni ne pleure, ni ne regrette rien,
tout passe comme brume de pommiers en fleurs
Miné désormais par l’or de défloraison
je ne connaîtrai plus la jeunesse.

Tu ne battras plus comme avant
désormais, cœur transi,
plus ne t’incitera à flâner pieds nus
la terre du bouleau et du calicot.

Esprit follet qui attisa mes lèvres
comme tu te fais rare, rare aujourd’hui.
Flots d’émotion, pétulance du regard,
ô ma fraîcheur d’âme perdue.

De désirs même je deviens avare.
Ma vie ! Ou ne fut-ce qu’un songe?
Comme si par un bruissant matin de printemps
j’eusse passé au galop sur un destrier rose.

Tous en ce monde, tous sont périssables,
lentement s’écoule le cuivre de l’érable…
Béni sois-tu néanmoins dans les siècles
toi qui es venu éclore mourir.

Sergueï Essenine
Traduction de Christian Mouze

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